Dr. Petrovici Andreea
15 oct. 2024
Le Syndrome d’Apnées du Sommeil ( SAS) est défini par des épisodes répétés d’obstruction, complète ou partielle des voies respiratoires supérieures pendant le sommeil. Parmi les facteurs de risques on retrouve l’excès pondéral (mécanisme : dépôt de graisse dans le cou), le sexe masculin, les troubles hormonaux (thyroïde ) ou une histoire familiale de SAS (facteurs génétiques).
Le syndrome d'apnées du sommeil peut se présenter sous de nombreuses formes, dont le syndrome d'apnées obstructives du sommeil (SAOS) est le plus important.
Le nombre de patients continue à augmenter chaque année : en Belgique, près de 140 000 personnes ont été traitées pour un SAOS en 2018, contre 51 000 en 2011.
Le patient est souvent fort symptomatique la journée ou la nuit.
Pendant la journée il peut décrire :
des céphalées matinales
une fatigue ou une somnolence
des troubles de la mémoire
des difficultés de concentration
une dépression.
Les conséquences de ces symptômes peuvent être très graves; en effet, ils peuvent provoquer des accidents de la circulation ou des accidents sur le lieu de travail.
Pendant la nuit, l'entourage du patient décrit :
des ronflements
des arrêts de la respiration , les apnées
un sommeil agité
parfois des parasomnies ( des comportements indésirables qui surviennent lors de l’endormissement, pendant le sommeil ou pendant la phase d’éveil)
une transpiration nocturne
une nycturie (besoin d’uriner plus de deux fois pendant la nuit)
des difficultés d’endormissement
le sommeil est souvent de mauvaise qualité et non récupérateur.
Le syndrome d’apnées du sommeil non traité favorise l’apparition des maladies cardio-vasculaires (hypertension artérielle, infarctus du myocarde, trouble du rythme) ou métabolique (diabète) . On note également plus de complications postopératoire et une majoration de la durée d’hospitalisation en cas d’une chirurgie.
La polysomnographie pose le diagnostic du Syndrome d'Apnées du Sommeil. Il s’agit d’un examen médical consistant à enregistrer, au cours du sommeil du patient, plusieurs variables physiologiques afin de déterminer certains troubles liés au sommeil, dont le syndrome d’apnées obstructives du sommeil.
L’examen est indolore et sans risque. Il se déroule la plupart du temps à l’hôpital mais peut, dans certains cas, avoir lieu au domicile de celui du patient.
La CPAP (ventilation en pression positive continue) est souvent proposée comme traitement de première ligne aux patients diagnostiqués avec un syndrome d’apnées du sommeil. La CPAP envoie de l’air en continu dans les voies respiratoires par le biais d’un tube et d’un masque. Cette pression maintient les voies aériennes supérieures ouvertes, sans perturber la respiration, et empêche les pauses respiratoires.
La perte de poids représente une partie importante dans le traitement, 70% des patients avec un syndrome d’apnées du sommeil sont obèses. Une chirurgie bariatrique chez des patients sélectionnés aide à la diminution du nombre d’apnées.
Pour certains patients on peut envisager un traitement par une orthèse d'avancée mandibulaire OAM . Il s’agit d’un dispositif médical sur mesure, titrable, permettant de maintenir la mâchoire inférieure en position avancée pendant le sommeil, libérant le passage d’air.
En Belgique sous certaines conditions la CPAP et l’orthèse d’avancée mandibulaire sont remboursées partiellement par la mutuelle.
En plus de son traitement le patient doit garder une hygiène de vie et sommeil « saine »: éviter l’alcool, le tabac, les médicaments (benzodiazépine), les horaires irréguliers de sommeil.
Les médicaments n’ont pas d’effet démontré dans le traitement des apnées mais la prescription de certains médicaments peut être utile dans le traitement de conditions associées au SAS (rhinite allergique, insuffisance cardiaque, trouble de rythme ).
Il arrive parfois que le syndrome d’apnées obstructives du sommeil soit uniquement présent en position dorsale. Ces patients peuvent bénéficier d’une thérapie positionnelle visant à empêcher le sommeil en position dorsale. Son efficacité reste néanmoins inférieure à la CPAP qui demeure le traitement de première ligne.
En cas de symptômes il ne faut pas hésiter à en discuter avec votre médecin traitant afin de s’assurer que ces symptômes ne sont pas dus à un syndrome d'apnées du sommeil et exclure toute autre cause.
En traitant la cause on peut diminuer le risque de lourdes conséquences comme les accidents de la route et du travail, l’apparition des maladies cardiovasculaire, une altération des
performances scolaires ou professionnelles, des difficultés sociales et familiales.
Dr. Petrovici Andreea
Pneumologue- Somnologue- Pneumo-Allergologie générale
Rue Emile Vandervelde no. 36 Nivelles, 1400
Tél : 0476. 20. 86. 67
Mail: ap.pneumologue@yahoo.com
RDV en ligne: progenda.be/Petrovici